Classement Vuillemot 1999

Rappelons que cette dernière édition du classement permanent des compétiteurs français des années 1900 est établi à partir des compétitions de vol à voile 1997 à 1999. Tous les détails, la règle de calcul, le classement et les résultats complets sur internet : http://vav.decollage.org. Pour toutes réclamations, envoyer un courriel à l'auteur : df@mail.dotcom.fr

A l'honneur

Deux ans après Fred Hoyeau, c'est encore un nouveau venu à la tête du classement, encore un champion du monde de piwi, et encore un chartrain... il s'agit, vous l'avez deviné, de Julien Henry dit Juju, qui tire profit à juste titre non seulement de sa couronne mondiale dans la classe du même nom obtenue à Leszno avec son compère Yoyo, mais aussi de son titre de champion de France en classe standard à Romorantin cette même année 1999 (le 4ème, si je n'en ai pas oublié en route...) , et fait ainsi un bond en avant de 11 places... Carton plein donc, et 975,6 points sur 1000 sur la ligne d’arrivée pour celui qui sera le pilote à battre en 2000.

Et Jean-Marc Caillard, me direz-vous ? alors qu'il aurait pu se contenter de nous y jouer le crépuscule d'un dieu des cieux, il a réussi à Bayreuth un authentique festival ; champion du monde standard pour la deuxième fois consécutive, il n'obtient pourtant que la deuxième marche de notre podium permanent ; en effet, son titre mondial 1999 (978 points) avec un coefficient maximal de 0,6 ne compte que pour 60% des points, celui de Saint-Auban (982 points), vieux de deux ans, pour 20% seulement ; pour les derniers 20%, Chacha ne peut aligner "que" les 900 points de sa victoire à l'international Air de Romorantin 1999, ce qui fait chuter sa moyenne pour un résultat de 963,2 points... Nul doute que ce n'est que partie remise et que s'il continue sur sa lancée, on le verra bientôt en tête du classement national. Ainsi nul n'est prophète en son pays s'il ne fréquente pas assidûment le championnat de France - ce pourrait être la devise du classement selon Saint Jean (pardon, je voulais dire selon le général Vuillemot) - Gérard Lherm et Gilles Navas, deux habitués de la première place du classement permanent comme de celle des championnats nationaux, ne me contrediront certes pas.

Justement, Gégé et Gilou, binôme de tête du Vuillemot 1998 glissent cette année aux 3ème et 4ème places avec respectivement 954,2 et 947,6 points, en baisse de plus de dix points, leur relative contre-performance en Allemagne ne compensant pas les points de Saint-Auban 1997 dont l'influence est réduite d'année en année.

Fred Hoyeau, honorable dauphin de Julien Henry à Leszno, et quatrième champion du monde de cette Vuillemolympiade1 après Juju, Chacha et Gégé, remonte d'un cran à la cinquième place mais souffre comme Caillard du manque de résultats en 1998. Didier Hauss se maintient en sixième position, suivi du fidèle équipier de Chacha, Laurent Aboulin, qui joue la sobriété avec seulement deux participations à des compétitions en trois ans (c'est le seul des 27 premiers à n'avoir pas au moins fait 4 concours dans les trois ans, avec Francis Svobodny qui n'en a que 3 à son actif, mais tous en 1999 !)

Huitième, et seul des dix premiers à ne devoir son rang qu'à des compétitions non soumises à sélection internationale (malgré sa participation au championnat d'Europe classe club l'an dernier), Richard Montigny est la révélation de l'année, champion de France classe club et troisième en standard : il gagne 50 points et 16 places. Il faut dire qu'il a été à bonne école à Chartres, club qui compte la bagatelle de 4 pilotes dans les dix premiers2 avec Eric Soubrier, 9ème, champion de France 1997 et 1998 mais qui n'a pas pu tenter la passe de trois titres consécutifs. Eric Bernard, champion classe club 1997 rétrograde de la troisième à la dixième place (il perd cette année le bénéfice de sa bonne 5ème place européenne de Räyskälä 1996).

Vainqueur du championnat de France 1999 à Romorantin en 15m, le plus français des compétiteurs d'outre-Rhin, Martin Hoehle, du club d'Haguenau, est 11ème, suivi par notre Claire et brillante double championne d'Europe féminine Luyat.

Parmi nos autres champions de France, Francis Svobodny (1er classe libre 1999, après s'être sélectionné en remportant ce printemps le régional du Louroux et échauffé en faisant 2ème à Romo), sevré de compétition depuis huit ans (après son titre de classe club en 1991, il n'avait engrangé qu'un modeste résultat en 1994 à un régional) fait un retour fracassant à la 15ème place ; gageons qu'il ne compte pas s'arrêter là... Daniel Vincent-Genod, (champion classe libre 1998 mais malheureux à Bayreuth), est 17ème, Pierre Berland (1er 1998 classe club mais 7ème seulement cette année) 20ème.

Chez les juniors, notre nouveau champion de France Benjamin Néglais, de Pont St-Vincent, de 20 ans à peine, réalise une des plus belles progressions en passant de la 445ème à la 66ème place avec 809 points ; Olivier Darroze, champion sortant et 4ème européen à Musbach en 1997 , le devance à la 45ème place mais en perd 9 ; pas plus que lui, Cédric Niay, antépénultième de nos champions en herbe, n'arrive en 1999 à améliorer son score et se retrouve en 72ème position. Mais le premier des moins de 25 ans est le campeon de España 1999 Philippe de Péchy, qui reste 21ème, mais devra à son tour en 2000 laisser la place aux jeunes...

Légère embellie

Heureusement la relève est là : il y a 159 moins de 25 ans, sensiblement comme l'an dernier, mais surtout 56 moins de 20 ans dont 29 nouveaux venus à la compétition (contre 22 seulement l'an dernier). Et le bien-nommé Benjamin Christophe, de Challes, plus jeune compétiteur l'an dernier avec presque 17 ans, fait figure d'ancien face à la nouvelle vague 1999 Johann Neau (15 ans, Valence), Benoît Micolon et Jérémie Badaroux (16 ans, Lyon et St-Crépin), les deux premiers il est vrai sur biplace ; la valeur vélivole n'attendant pas forcément le nombre des années, Barthélémy Gras remporte à 17 ans son premier concours, l'Open de Bailleau, et se retrouve classé d'emblée 225ème avec 680 points... sans oublier la benjamine, Aurélie Pilet (17 ans, Nogaro), qui pour sa première année en tant que compétitrice fait 3 concours d'un coup ni Lionel Caries (22 ans, Moissac) qui lui en fait 4 d'entrée et se classe dans les 100 premiers avec 770 points.

Au total, si le niveau de participation reste inférieur à la moyenne de ces dix dernières années, on constate une reprise après la chute de l'année 1998 ; le nombre des pilotes français ayant concouru au moins une fois en 1999 repasse de justesse la barre des 500 (504, dont 495 ont marqué plus de zéro points) mais les nouveaux compétiteurs augmentent de plus de 10% (102 contre 91). Sur la période 1997-1999 on recense 898 pilotes (dont 879 à plus de zéro), ceci sans compter 206 étrangers ayant participé à une compétition en France. Espérons que cette tendance à la remontée se confirme.

La compétition du 21ème siècle

On le pressentait depuis l'arrivée du GPS, mais cela commence enfin à bouger : les épreuves dont la forme est figée depuis les années 60 vont être dépoussiérées... Ceci sous l'impulsion de l'IGC (commission internationale du vol à voile de la FAI) qui vient d'édicter de nouvelles règles pour les championnats internationaux, et de la commission sportive de la FFVV qui préconise son adoption pour les championnats de France en 2000 et dès que possible pour les autres compétitions fédérales. J'ai déjà eu l'occasion de décrire dans ces colonnes (Vol à Voile n°84) le principe du PAST, qui est une des nouvelles formules, proches de celles utilisées lors du dernier Masters à Saint-Auban (voir l'article de Thierry Nauleau dans VV n°87) . Le règlement des compétitions fédérales sera revu en ce sens pour la prochaine saison.

En voici les évolutions essentielles : des épreuves « non classiques » seront organisées, une épreuve sur trois étant de type différent du type majoritairement utilisé. Plus précisément, une épreuve autre que de vitesse classique devra obligatoirement organisée au plus tard à la 2ème, à la 5ème et à la 8ème épreuve pour que le concours soit valide. Les types d’épreuves sont désormais :

- EVC : Epreuve de Vitesse sur Circuit, avec points de virage imposés (épreuve classique, bien connue)

- EDS : Epreuve de Distance à Secteurs de virage imposés (jusqu'à présent appelée PAST)

- EDL : Epreuve de Distance Libre à durée minimale (cf. cat’s craddle ou POST)

- ETI : Epreuve en Temps Imposé à parcours libre (cf. cat’s craddle ou POST, mais durée imposée)
 

 

Rappelons que dans l'EDS (PAST) les points de virages ne sont pas imposés mais sont des positions GPS choisis en vol n'importe où à l'intérieur de secteurs imposés.

Dans les deux variantes de POST (EDL et ETI) les points de virage sont choisis en vol dans une liste imposée ; la différence est que dans ce dernier cas (ETI) l'épreuve s'arrête à l'endroit où se trouve le pilote au bout d'un temps imposé (l'heure de départ restant libre) alors que dans le premier (EDL) il peut rallonger le circuit sans autre limitation que celle de la météo du jour.

Dans les épreuves de distance (EDS et EDL), un compromis est à faire entre les points distance et les points vitesse , l'idéal étant de faire le circuit le plus long possible tant qu'on peut maintenir une vitesse moyenne proche du maximum permis un jour donné (les points vitesse restant prépondérants, et la vitesse étant bien sûr plus facile à réaliser sur une courte distance, on peut avoir intérêt au contraire à faire le plus court possible, un minimum étant toutefois fixé à l'avance) ; le tout en prenant suffisamment de marges en début et fin de convection pour éviter la vache... ; inconvénient (!) : il faut mettre son talent vélivole au profit du choix du parcours, sans que le chemin ou les pompes ne soit balisés par les petits copains qu'on laisse généreusement partir devant dans une épreuve classique !

Accessoirement, la possibilité de GPS-vache est généralisée, les handicaps simplifiés (une seule liste quelque soit la vitesse) et le calcul des points alignés sur les nouvelles formules de l'IGC... Un conseil : même si tout ceci n'est pas très compliqué, il y aura intérêt à chiader le règlement (disponible sur le site web de la FFVV www.ffvv.org et dans tous les bons clubs...) un peu avant le briefing de la première épreuve !

En fait, ces nouvelles formules sont assez proches de ce qu'on peut faire en club, l'émulation et la comparaison en plus, mais sans renoncer au plaisir de choisir son cheminement dans les zones les plus favorables ni au confort d'exploiter au mieux la journée avec un risque de vache réduit au minimum. De quoi donner ou redonner le goût à la compétition à beaucoup ? On peut en tout cas le souhaiter...
 
 

Les statistiques du classement 1999

Cotes des compétitions 1999

Le classement Vuillemot 1999 (50 premiers)
 
 
 

Les 10 premières féminines







Les moins de 18 ans



 

 
 
1 période de trois ans de compétitions comptant pour le classement de l’année, soit 1997-1999...
2 Je tiens à préciser à ceux qui en douteraient que l'appartenance à ce même club de votre serviteur n'est que pure coïncidence !