Extrait de Vol à Voile Magazine n°68

le Sacre du Napoléon almanach " Vuillemot " , cru 1995

--------- par Denis Flament ---------

Napoléon, Navas, Lherm : un triumvirat inédit domine le classement permanent des compétiteurs français à la fin de la saison 1995

Avec deux titres de champion du monde sur les trois ans (1993 à 1995) comptant pour le classement 1995, éric Napoléon, notre Chef de File du Haut Niveau, prend naturellement la tête du Vuillemot 95 avec 983,6 points sur 1000, après deux ans à la deuxième place (ses 918 points " seulement " à Rieti 94 où il fut 6ème l’écartent du maximum théorique de 998). Chapeau, Napo !

Son dauphin et équipier d’Omarama, Gilles Navas, le talonne à 11 points, grâce à sa régularité, sa victoire au championnat de France 15 mètres de Bailleau cette année (951 points) renforçant son podium au championnat du monde (986 points) soit un niveau général de 972 points. Sans être un nouveau venu, étant habitué des places d’honneur depuis la création du classement, Gilles fait cette année un bond en avant de 5 places ; il est même virtuel leader du Vuillemot 1996, puisque la perfo de Borlänge 1993 d’éric s’effacera des tablettes à la fin 95... (voir encadré). Premier en 1994, Gérard Lherm perd deux places malgré un résultat plus qu’honorable au championnat du monde (5ème en classe 15 mètres, mais seulement 944 points à cause d’un écart significatif avec le premier) et un niveau de 955,6 points (en baisse de 12 seulement). En fait c’est la progression des deux premiers (+25 et +43 points pour éric et Gilles) qui le fait reculer, puisque même avec son niveau de l’an dernier, 967,8 points, Gégé ne serait que troisième. La concurrence est rude !

Rappel du principe de calcul :

cote de chaque compétition : dépend du niveau des trois meilleurs pilotes (parmi les 10 premiers) ;

perfo = cote pour le 1er, proportionnel au nombre de points pour les autres concurrents ;

coefficient 0,6 pour 1995, 0,4 pour 1994, 0,2 pour 1993 (meilleures perfos d’abord, jusqu’à 1,0 au total,)

perfo forfaitaire : 100 points en-dessous de la meilleure

exemples :

1995 : Napo : 1000 x 0,6 + 1000 x 0,2 + 918 x 0,2 = 983,6 Navas : 986 x 0,6 + 951 x 0,4 = 972 ;

début 1996 : Napo 1000 x 0,4 + 918 x 0,2 + 900 (forfait.) x 0,4 = 943,6

Navas : 986 x 0,4 + 951 x 0,4 + 934 x 0,2 = 961,6

Bien sûr, les perfos 1996 pourront améliorer ces niveaux ; si éric gagne le prémondial de St-Auban, (cote = 960 points) il remontera à : 1000 x 0,4 + 960 x 0,4 + 918 x 0,2 = 967,6 ; si c’est Gilles : 986 x 0,4 + 960 x 0,4 + 951 x 0,2 = 968,6 … que le meilleur gagne !

les outsiders

Juste derrière, de nouveaux venus (ou des habitués qui reviennent en force...) se font pressants : les finlandais de Chartres Fred Hoyeau, qui est 4ème à 2 points de Gégé, et Juju Henry (8ème avec 930,6 points) ; Maître Jacques (alias Aboulin l’Ancien...) fait un retour fracassant : il passe de la 74ème à la 5ème place et gagne 151 points, grâce à sa troisième place au championnat du monde standard (décidément les compétitions internationales lui réussissent !) ; Jacques Rantet (6ème à 2 points d’Aboulin), enfin, bénéficie du renouveau du championnat de France libre à Buno depuis deux ans, en particulier de l’édition 1995 qu’il a remporté haut la main.

Sauf pour ce dernier, on voit l’importance capitale des compétitions internationales dans le classement ; non pas que celles-ci soient sur-cotées (+ 3 % à 5 % seulement par rapport au championnat de France, c’est minime), mais parce que ceux qui y sont sélectionnés ont une chance supplémentaire de marquer des points, et que c’est la seule façon de réaliser une perfo de plus de 960 points. La représentativité du classement repose donc sur l’équité de la sélection en équipe de France ; de ce point de vue son renouvellement à l’occasion du championnat d'Europe de Räyskälä 1996 devrait être bénéfique. Dans les 10 premiers également, mais en recul suite à des résultats moins brillants en 1995 que les années précédentes, on trouve Jean-Claude Lopitaux, 7ème (moins 3 places, mais encore 934,6 points grâce à une bonne deuxième place à Vinon), Didier Barandiaran, toujours 9ème mais qui perd 7 points, et Gilbert Gerbaud 10ème avec 920 points (38 points et 7 places de perdus pour cause de Discus gondolé... !).

l’ex-pot de 15

Avec Aboulin le Jeune, Joc’ Bouzid et les sarregueminois Christian Mallick et Marc Schroeder (lequel souffre de son absence de concours en 1995), 14 pilotes, contre 16 l’an dernier, dépassent les 900 points. Mais les écarts sont très faibles derrière, puisque 22 autres, de Chacha Caillard, 15ème, à Daniel Vincent-Genod, 36ème, se tiennent en moins de 30 points de 870 à 900 points, alors qu’ils ne sont que 6 entre 900 et 930 points. Ce qui justifie l’ouverture de la sélection en équipe de France, dont on parlait plus haut, au delà des 15 premiers pilotes dans le classement... la morale est donc sauve ! (comme quoi on arrive à prouver ce qu’on veut en manipulant les chiffres ...) .

Au total 183 pilotes (contre 174) dépassant la barre des 700 points sont sélectionnés au championnat de France par le classement Vuillemot.

Le premier moins de 25 ans, Jean Gognat , de Colmar, n’est que 40ème. En 1993, ils étaient 11 entre la 11ème et la 39ème place ! Les jeunes, cependant, n’ont pas faibli, ils ont juste vieilli...

Claire Luyat est 48ème et première féminine ; elle gagne 31 places grâce à sa 4ème place au championnat d'Europe à Marpingen.

Le premier étranger est Georg Theisinger ; il s’intercale entre la 8ème et la 9ème place avec 924,2 points grâce à deux deuxièmes places au championnat de France, en 93 et 95.

toujours plus nombreux

Cette année 590 pilotes français contre 558 en 1994 (en augmentation de 6%) ont pris part au moins à une compétition. De plus, chacun a en moyenne plus participé : 812 performances contre 725 l’an dernier (+12%). Les moins de 25 ans sont 9% plus nombreux : 121 contre 110.

Sur la période prise en compte pour le Vuillemot 1995, c’est-à- dire 1993 à 1995, 957 pilotes, dont 182 moins de 25 ans, sont classés (ont marqué des points dans au moins une compétition) contre 936 au classement 1994 (+2%). S’ajoutent à ces chiffres 15 pilotes inscrits à un concours mais qui n’ont marqué que zéro points, et 297 étrangers ayant concouru en France (+13% ; dans la perspective du Mondial, Vinon et le concours franco-suisse de St-Auban ont attiré du monde !) soit au total 1269 compétiteurs et 2787 performances. En vol à voile, la compétition se pratique à tout âge : 16 à 74 ans ; le compétiteur moyen a 39 ans, la compétitrice, 35 ; le benjamin, comme l’an dernier, a 16 ans et a été révélé par l’interrégional junior d’Amiens ; il s’agit cette année de Louis Bouderlique, d’Amiens, 594ème avec 439 points.

les crevards

On prend les mêmes et on recommence : Vincent-Genod a accumulé 10 perfos dans les trois ans (1 de moins que l’an dernier), Berland 11 (=), Lherm 12 (+1), Fanutza 13 (+1) ; quant à René Bernard, véritable stakhanoviste du vol à voile, il a dû trouver que 14 concours ne suffisaient pas ; il en totalise 5 en 93, 6 en 94, et 7 en 95 : de Nogaro à Nantes en passant par Arcachon, Niort, Romo, Issoudun et Bailleau, soit une saison quasi continue du 29 avril au 20 août, et 18 compétitions recensées en 3 ans, excusez du peu !

L’acharnement de ces compétiteurs ne doit pas faire oublier que la grande majorité des pilotes (420 sur 590) ne font qu’un concours dans la même année et que près de la moitié (421 sur 972) n’ont participé qu’à une seule compétition en trois ans, 225 à deux et les 326 autres, à trois ou plus, parmi lesquels seuls 236 à une compétition au moins chacune de ces trois dernières années. Plus de trois pilotes sur quatre ont donc une participation épisodique (les contraintes de disponibilité mais aussi le site des compétitions peuvent l’expliquer : par exemple un régional est organisé tantôt par un club, tantôt par l’autre, et beaucoup de pilotes ne participent qu’à domicile, une année sur deux ou trois).

les compétitions

Elles sont moins nombreuses cette année (45 contre 51 en France, plus 7 étrangères) mais c’est parce que plusieurs classes qui ont été regroupées en un concours open, notamment pour l’international de Bailleau, Brienne, le régional Alsace et Romo jeunes pilotes ; chacune est donc nettement plus étoffée avec 18 concurrents par concours et par classe en moyenne contre 14,5 l’an dernier ; leur intérêt n’en est que plus grand.

Le championnat du monde d’Omarama cote bien sûr 1000 points, sauf la classe libre qui n’atteint pas ce plafond cette année et se contente de 986 points (rappelons que l’équivalent du Vuillemot appliqué aux compétitions internationales FAI me sert depuis l’an dernier à déterminer cette cote).

La cote des championnats de France standard et 15 mètres remonte bien ; ils talonnent la classe libre, toujours dotée de la meilleure participation avec une cote de 953, la classe club est un peu en retrait avec 932 points. Dans aucune classe, le plafond de 960 points n’est donc atteint cette année encore. Le championnat jeunes pilotes à Romo déçoit, à 830 points (885 l’an dernier à Orléans, classe A).

Comme déjà signalé, Vinon a vu une participation exceptionnelle cette année ; la présence d’étrangers de niveau mondial dope sa cote : de 918 en libre à 945 en standard. Il m’a paru plus juste de ne pas appliquer le plafonnement à 900 points normalement prévu pour la cote des concours sélectifs. Romo, Issoudun et Bailleau sont très groupés, entre 863 et 890 (sauf Issoudun libre et Romo biplace) ; en tête des régionaux comme l’an dernier, la Lorraine s’intercale avec 886 ; les autres régionaux sont plus loin et assez dispersés, la Normandie étant même au cours plancher de 720 points.

Un bon cru pour les concours amicaux ; Colmar, suivi de près par le Pic St-Loup, Nogaro et Arcachon, prend au challenge Schalow la situation de concours amical le mieux coté avec 800 points.

un classement permanent ... permanent !

Pas de modifications de formule cette année (voir ci-dessous, pour ceux qui l’auraient oubliée). Seule la règle pour les biplaces est retouchée à la demande de la commission sportive : dans le championnat de France libre ou toute compétition de niveau supérieure à 900 points, seul le commandant de bord est désormais retenu, pour ne pas risquer de fausser les résultats. Par contre, j’ai introduit une innovation cette année, dans l’espoir de rendre ce classement encore plus attractif, à savoir de le rendre réellement permanent (enfin, disons quasi permanent, sinon je n’aurais plus le temps de participer à aucun concours!). J’ai donc calculé des classements intermédiaires grosso modo tous les mois, de mai à août, en fonction des résultats disponibles, consultables comme le classement définitif de l’an dernier et le classement international, sur le Minitel 3615 FFVV (profitez-en, pour une fois que vous y trouvez quelque chose d’intéressant, à jour, et pratique à consulter...). A une date donnée, le classement tient compte des compétitions déjà effectuées pour l’année en cours et de celles des deux années précédentes ; chaque concours a donc un effet immédiat sur le classement et le suspense est permanent.

J’en profite pour remercier tous les organisateurs de concours qui sont de plus en plus rapides à envoyer leurs résultats ainsi que Ginette Lesouef à la fédé qui me les transmet efficacement... et pour supplier les quelques irréductibles qui sont, disons, moins rapides, de faire un effort l’an prochain (je sais bien que c’est compliqué, qu’il faut y penser, trouver une enveloppe, un timbre et mettre les résultats dedans, mais c’est dommage, au moment de boucler le classement, de devoir encore courir après les résultats d’un concours terminé depuis trois mois!). Merci d’avance et rendez-vous à tous très bientôt pour la première édition du classement Vuillemot permanent 1996 !

Le classement complet est consultable sur le serveur et sera réactualisé en permanence ; la règle complète est consultable également et a été diffusée aux clubs avec le classement et les 3 meilleures performances de chaque pilote.

---------------------------------------------------------------- NDLR : Vous trouverez ces classement egalement sur ce serveur Internet...